“Un portrait ! Quoi de plus simple et de plus compliqué, de plus évident et de plus profond ?”

Charles Baudelaire – Curiosités esthétiques, 1859

Pourquoi certains portraits s’imposent-ils durablement dans notre mémoire visuelle ? Et qu’est-ce qui fait la différence entre un portrait banal et un portrait extraordinaire ? La réponse est complexe, très subjectivement liée au spectateur, à son histoire, mais aussi à des codes de société, des imaginaires collectifs, des modes.

Un bon portrait c’est avant tout un échange, une atmosphère propice à une disposition avec la personne photographiée. On a parfois le sentiment de voler un instant de vie, c’est pourtant un signe de la présence sincère du sujet sur la photographie. D’une certaine manière le photographe doit se faire oublier en tant que tel, être là comme une simple personne. Tant mieux si une histoire se tisse, si une mise en scène se dessine sans artifice. Ou alors c’est pour une autre photo, pour faire passer une idée, un message.

Pour réaliser un portrait il n’y a pas de règle, pas de technique particulière. Bien sûr la qualité de la lumière est importante. Il doit juste y avoir la maîtrise du support utilisé qui s’efface pour laisser s’établir la connexion entre le sujet et le photographe puis entre le sujet photographié et le spectateur.